Hyper-parentalité : un style d’éducation de plus en plus répandu qui détruit des enfances

La « hyper-parentalité » est un modèle d’éducation de plus en plus répandu dans les sociétés occidentales, et il peut avoir des effets néfastes sur l’enfance. Ce phénomène est principalement alimenté par la pression croissante exercée sur les enfants pour qu’ils réussissent académiquement et dans leurs activités extrascolaires, ainsi que par les inquiétudes des parents quant à la sécurité et à la santé de leurs enfants. En conséquence, les parents ressentent souvent le besoin de surveiller étroitement les activités de leurs enfants et de les protéger contre les risques réels ou perçus.

Cependant, cette forme excessive de contrôle peut avoir des répercussions négatives sur les enfants. Elle peut entraver le développement de leurs compétences sociales, de leur confiance en eux et de leur capacité à prendre des décisions de manière indépendante. Les enfants élevés dans un environnement hyper-contrôlé peuvent avoir du mal à faire face aux situations moins protégées et moins contrôlables auxquelles ils seront confrontés à l’âge adulte.

Il est important pour les parents de reconnaître que les enfants ont besoin d’espace pour grandir et évoluer, et d’encourager leur autonomie et leur indépendance dans des limites raisonnables. Les parents doivent également apprendre à gérer leur propre anxiété pour ne pas la transmettre à leurs enfants.

Nous constatons différents types de parents, certains étant préoccupés, d’autres très stressés, tandis que d’autres délèguent l’éducation de leurs enfants aux médias, à l’école ou à une baby-sitter lorsque cela est possible. Il est évident que les directives traditionnelles en matière d’éducation ont été remises en question ces derniers temps, ce qui a donné lieu à une grande variété de modèles éducatifs, créant ainsi une certaine confusion.

Parmi les conséquences de cette confusion, on trouve l’hyper-parentalité.

L’hyper-parentalité est née comme une déformation d’un modèle éducatif qui prône l’idée qu’il est nécessaire d’accorder une attention et des soins accrus aux enfants. Elle concerne les parents qui protègent excessivement leurs enfants, leur accordent une attention et des éloges démesurés au-delà de leurs besoins, sans se rendre compte qu’ils limitent leur indépendance, leur liberté et le développement de leur autonomie.

Les parents hyper-parents sont préoccupés par la réussite scolaire de leurs enfants et souffrent de toute frustration que leurs enfants peuvent ressentir. Au lieu de leur faire du bien, ils aboutissent à des enfants sur-stimulés, sur-protégés et peu sûrs d’eux.

Nous sommes passés d’une époque où les enfants étaient parfois négligés à des enfants élevés sur un piédestal que nous adorons.

Dans son dernier livre, Eva Millet traite de ce sujet de manière très didactique.

L’hyper-parentalité est la conséquence d’un modèle éducatif courant dans les sociétés les plus aisées. Elle a émergé aux États-Unis, où règne le désir de compétition qui se transpose dans la sphère de la parentalité. Les parents américains se lancent dans une carrière professionnelle dont le but est de garantir le succès de leur enfant dans la vie. Ils lui réservent la meilleure place en maternelle (avant même sa naissance), les meilleures écoles, les universités d’élite…

L’hyper-parentalité englobe également une stimulation précoce avec un excès d’activités parascolaires et un emploi du temps surchargé, sans aucun moment de libre. De plus, elle conduit à une faible tolérance, voire aucune tolérance, envers la frustration et à une réticence à accepter les critiques des enseignants qui osent remettre en question les problèmes de l’enfant. Le fait de les submerger de livres, de gadgets et de jouets fait également partie de ce processus.

La perversion de ce modèle éducatif réside dans le fait que cette attention excessive envers l’enfant entraîne une demande constante et des attentes démesurées pour qu’ils fassent, étudient, possèdent ou réussissent. En fin de compte, cela ne favorise pas un développement psychologique et émotionnel sain chez les tout-petits.

Dans l’hyper-parentalité, on peut identifier différents comportements de la part des parents :

Il existe différents types de comportements de parents dans le cadre de l’hyper-parentalité :

• Certains parents surveillent et contrôlent sans relâche la vie de leurs enfants. Ce sont les parents hélicoptères.
• D’autres parents veulent rendre le chemin de leurs enfants le plus lisse possible en éliminant toutes les difficultés qui pourraient se présenter. Ce sont les parents passionnés.
• Il y a des parents qui remplissent constamment l’agenda de leurs enfants en les transportant d’une activité parascolaire à une autre. Ce sont les parents chauffeurs.

• Certains parents ne permettent pas à leurs enfants de s’ennuyer ou de jouer librement.
• D’autres parents tracent un chemin parfait pour leurs enfants afin qu’ils ne connaissent jamais le moindre faux pas. Ce sont les parents chasse-neiges.
• Il y a des parents qui poursuivent constamment leurs enfants dans le parc avec un sandwich pour s’assurer qu’ils le terminent. Ce sont les parents sandwich.
• Il y a aussi ceux qui veillent à ce que leurs enfants ne subissent aucun dommage, ne se salissent pas ou n’aient pas froid. Ce sont les parents hyper-protecteurs.

L’hyper-parentalité est épuisante.

Pour les enfants, cela se traduit par des emplois du temps frénétiques, tandis que pour les parents, cela entraîne une hyperactivité qui les fait passer d’une activité à l’autre, des réunions avec les enseignants à la supervision des devoirs. Ces parents organisent leur emploi du temps, voire leurs amitiés. Nous parlons de parents qui subissent un niveau de stress très élevé, tout comme leurs enfants qui sont également très stressés.

Les enfants développent un fort niveau d’exigence envers eux-mêmes et une faible tolérance à la frustration. Ils ne sont pas autorisés à échouer et doivent constamment se surpasser.

Alternatives à l’hyper-parentalité :

La première étape consiste à se détendre pour sortir de cette spirale négative. En tant que parent, il est essentiel de pouvoir respirer et se relaxer. Les enfants n’ont pas besoin de parents parfaits, mais plutôt de parents calmes et heureux. Réduire notre niveau d’intervention implique également de réduire leur dépendance à notre égard.

Les parents doivent accorder du temps de jeu à leurs enfants afin qu’ils puissent apprendre à s’amuser et à gérer leur temps. Le jeu est essentiel pour leur développement, mais avec tant d’activités et de stress, nous ne leur laissons pas suffisamment d’espace ni de temps pour jouer, s’ennuyer et apprendre.

D’autre part, ces parents démontrent leur propre insécurité. Il existe une pléthore de méthodes et d’expériences que les enfants doivent vivre, ce qui entraîne encore plus de stress. Les parents ne savent pas toujours ce qui est le meilleur pour leurs enfants et passent leur temps à chercher à les combler d’expériences, d’opportunités, de méthodologies, de biens matériels et de nouvelles technologies.

Les parents doivent apprendre à avoir confiance en eux-mêmes et en leurs enfants, à lâcher prise, à intervenir moins, à leur permettre de suivre leur intuition et à les accompagner dans leur développement. Il est important de les renforcer, de les féliciter et de les émouvoir afin qu’ils puissent être passionnés par la vie et apprendre jour après jour à vivre, à construire des relations et à gérer leurs émotions.

La « hyper-parentalité » est un terme utilisé pour décrire un style d’éducation très impliqué et protecteur qui peut avoir des conséquences négatives sur le développement des enfants.

Les parents hyper-protecteurs peuvent être excessivement impliqués dans la vie de leurs enfants, ce qui les empêche de prendre des risques et de développer leur confiance en eux. Cela peut également entraver leur capacité à résoudre des problèmes et à faire face aux défis de la vie adulte. Il est essentiel de trouver un équilibre entre protection et autonomie pour permettre à l’enfant de se développer de manière saine.