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Je suis content que ma vie ait pris ce cours. Elle a été riche et m’a beaucoup apporté

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content que ma vie
Pixabay

« Je suis content que ma vie ait pris ce cours. Elle a été riche et m’a beaucoup apporté. 

Comment aurais-je pu en attendre autant ?

Une foule de choses, que l’on aurait pu escompter, se sont produites.

Certaines auraient pu être différentes, si j’avais moi-même été différent.
Ainsi, les choses furent ce qu’elles devaient être ; car elles sont devenues telles du fait que je suis comme je suis.

Bien des choses, bien des circonstances sont nées intentionnellement mais ne tournèrent pas toujours pour autant à mon avantage. Le plus grand nombre s’est déroulé naturellement, de par le Destin.

Je regrette beaucoup de bêtises, nées de mon entêtement, mais si je ne l’avais pas eu, je ne serai pas arrivé à mon but. De sorte qu’à la fois, je suis déçu et ne suis pas déçu.
Je suis déçu par les hommes et je suis déçu par moi.

Au contact des hommes j’ai vécu des choses merveilleuses et j’ai moi-même oeuvré plus que je ne l’attendais de moi.
Je ne peux pas me faire un jugement définitif, car le phénomène ‘vie » et le phénomène ‘homme’ sont trop grands.

Plus je deviens vieux, moins je me comprends, moins je me reconnais, et moins j’en sais sur moi.

Je suis étonné de moi-même, déçu, réjoui.

Je suis attristé, accablé, enthousiaste.

Je suis tout cela et ne parviens pas à en faire la somme.
Je suis hors d’état de constater une valeur ou une non-valeur définitives.

Ainsi, je n’ai pas de jugement sur moi ou sur ma vie.

Je ne suis tout à fait sûr en rien.

Je n’ai à proprement parler aucune conviction définitive – à aucun sujet.

Je sais seulement que je suis né, et que j’existe… et c’est comme si j’éprouvais le sentiment d’être porté.
J’existe sur la base de quelque chose que je ne connais pas.
Malgré toute l’incertitude je ressens la solidité de ce qui existe, et la continuité de mon être, tel que je suis.

Le monde dans lequel nous pénétrons en naissant est brutal et cruel, et, en même temps, d’une divine beauté.

Croire à ce qui l’emporte du non-sens ou du sens est une question de tempérament. Si le non-sens dominait en absolu, l’aspect sensé de la vie, au fur et à mesure de l’évolution, disparaîtrait de plus en plus. Mais cela n’est pas ou ne semble pas être le cas. Comme toute question de métaphysique, les deux sont probablement vrais : la vie est sens et non-sens, ou elle possède sens et non-sens.
J’ai l’espoir anxieux que le sens l’emportera et gagnera la bataille.

Quand Lao-Tseu dit :

« Tous les êtres sont clairs, moi seul suis trouble », il exprime ce que je ressens dans mon âge avancé. 

Lao-Tseu est l’exemple d’un homme d’une sagesse supérieure qui a vu et fait l’expérience de la valeur et de la non-valeur, et qui, à la fin de sa vie, souhaite s’en retourner dans son être propre, dans le sens éternel inconnaissable.

L’archétype de l’homme âgé qui a suffisamment contemplé la vie est éternellement vrai. A tous les niveaux de l’intelligence, ce type apparaît et est identique à lui-même, qu’il s’agisse d’un vieux paysan ou d’un grand philosophe comme Lao-Tseu.

Ainsi, l’âge avancé est limitation, rétrécissement.

Et pourtant, il est tant de choses qui m’emplissent : les plantes, les animaux, les nuages, le jour et la nuit, l’éternel dans l’homme…

Plus je suis devenu incertain au sujet de moi-même, plus a crû en moi un sentiment de parenté avec les choses. Oui, c’est comme si cette étrangeté qui m’avait si longtemps séparé du monde avait maintenant pris place dans mon monde intérieur, me révélant à moi-même une dimension inconnue et inattendue de moi-même. »

– C G Jung

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Publié par Clément Artois

Clément a toujours été très empathique et possède de grandes capacités d'écoute, lorsque les gens ont besoin de conseils dans leurs relations, c'est toujours vers lui qu'ils se tournent.

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