Jusqu’où devons-nous aller dans la poursuite de la paix? C’est une question que l’on se pose rarement à voix haute, mais que notre corps, notre esprit, notre cœur murmurent constamment, dans le tumulte de nos journées.
Nous avons tendance à envisager la paix comme une destination extérieure, un état lointain que l’on atteindra « un jour », lorsque tout sera réglé: le bon travail, la relation idéale, les enfants épanouis, les vacances méritées, le corps en forme. On croit qu’elle est dans les bains moussants sans bruit, les week-ends à la campagne, les retraites spirituelles, les silences maîtrisés. Et pourtant…
Ce que l’on oublie, c’est que la paix n’est pas un luxe. Ce n’est pas un projet. C’est une posture intérieure.
C’est un choix.
C’est choisir, dans un monde bruyant, de ne pas ajouter à ce vacarme nos pensées agitées. C’est choisir, dans un monde pressé, de ne pas se fuir soi-même en courant après demain. C’est décider, tous les jours, de ne pas laisser les autres ou les événements dicter notre émotionnel.
La paix intérieure commence au moment où l’on décide de ne plus être contrôlé par ce que l’on ne peut pas contrôler.
Il existe des éclats de paix, des interstices, des secondes lumineuses. Comme lorsqu’on voit une fleur qui pousse et perce la terre, ou lorsqu’on rit aux larmes avec des proches. Ou même lorsqu’après avoir marché dans un tas de caca, se dire que même avec une chaussure sale, on peut se sentir bien.
C’est là, justement là, que la paix commence.
Elle ne vient pas quand tout est parfait. Elle arrive quand on cesse d’exiger que tout le soit.
Le monde ne cessera jamais d’être bruyant… Les enfants pleureront toujours… La machine à laver sera toujours bruyante… Les sirènes retentiront dans les rues… Et il y aura toujours quelque chose à faire! Mais dans cette imperfection même, une vérité douce se glisse: nous avons le droit d’être bien quand même.
La paix, ce n’est pas fuir le monde. C’est y habiter autrement
C’est abandonner la lutte intérieure. Celle où nous nous battons contre ce que nous sommes, ce que nous ressentons, et ce que nous ne maîtrisons pas.
C’est accepter les choses. Lâcher prise. Sourire au lieu de serrer les dents. Respirer avant de réagir.
C’est comprendre que nos pensées ne sont pas des ordres. Que nos émotions sont des vagues et non des murs. Que nous pouvons vivre chaque moment sans tout analyser, sans tout résoudre, sans tout redouter.
Et alors, quelque chose de magique se produit: le monde extérieur devient un peu plus paisible. Pas parce qu’il a changé. Mais parce que notre regard a changé.
“Qui vit en paix avec lui-même vit en paix avec l’univers.” – Aurelius
Comment trouver cette paix?
Voici quelques graines à semer chaque jour:
* Ressentir son corps: Sentir ses pieds, respirer profondément, poser une main sur son cœur. La paix n’habite pas nos pensées, elle commence dans le corps.
*Accueillir ce qui est: Ne pas attendre que le monde se calme pour se sentir calme. S’autoriser à être bien même dans l’agitation.
*Trouver de la beauté dans l’ordinaire: Une fleur. Un sourire. Un rayon de soleil… Toutes ces petites choses nous permettent de rester ancré.
*Pratiquer la gratitude: Se rappeler que même dans les journées les plus mouvementées, il y a du bon à en tirer. Il suffit de le voir.
*Ralentir consciemment: Faire une chose à la fois. Écouter pour de vrai. Manger en savourant. Dormir sans culpabilité.
*Se traiter soi-même comme un ami : Être doux avec soi. Se parler avec bienveillance. Pardonner ses imperfections.
Vous ne trouverez peut-être jamais la paix en la traquant comme un but. Mais si vous prenez le temps de vous arrêter un instant, de respirer, de regarder à l’intérieur de vous-même, vous verrez qu’elle est déjà là.
Elle attend patiemment que vous la reconnaissez.
Elle ne crie pas. Elle ne frappe pas à la porte.
Elle est là, douce, présente, entière.
Et une fois que vous vous ouvrez à elle, même juste un instant… vous comprenez que la paix du monde commence toujours par un cœur apaisé.