Existe-t-il une querelle plus ancienne et plus controversée que celle visant à définir et à ressentir l’amour et la passion ? Même aujourd’hui, les chercheurs dans ce domaine s’efforcent de dénouer ces émotions qui emportent tout être humain, en se basant sur la biochimie, la philosophie et la psychanalyse. Selon ces érudits, la passion et l’amour se distinguent nettement.
Pour eux, la passion est une émotion dominante, aveuglante, intense et parfois délirante, dont la durée ne dépasse pas généralement les 18 à 30 mois. En revanche, l’amour est perçu comme un sentiment tendre ou ardent, caractérisé par une profonde affection envers autrui et une durée plus soutenue.
Avez-vous réalisé à quel point ils dissocient l’amour de la passion en termes de temporalité ? Mais permettez-moi de vous dire que ces deux sentiments ne sont pas si distincts, mes amis ! En réalité, l’amour et la passion s’entremêlent. N’est-ce pas, au fond, un seul et même sentiment ? Pourquoi ne pas le nommer « amour-passion » ?
Lorsque nous tombons amoureux, c’est un état d’amour profond, et lorsque nous aimons, cet amour est teinté de passion totale.
L’amour ne peut subsister sans cette touche passionnelle ! L’amour est bien plus inéluctable que je ne l’imaginais, bien plus intrinsèque que le simple manque, et il est garanti par un besoin qui se renouvelle constamment. L’amour existe, il existe toujours. Il ne manque que le coup de grâce – ce qu’on nomme passion.
La douleur est également identique lorsque l' »amour-passion » n’est pas réciproque, peu importe la durée de la relation. L’amour est un feu qui brûle sans qu’on le voie. C’est une blessure qui fait mal sans qu’on la sente. C’est une satisfaction insatisfaite. C’est une douleur qui devient folie sans causer de blessure.
La douleur persistante après la fin d’un « amour-passion » : La passion a déjà fait son passage dans ma vie. C’était bien, mais à la fin, tout a mal tourné. Aujourd’hui, en moi, réside une tristesse, un cœur meurtri .
En somme, que ce soit l’amour ou la passion, à leur entrée comme à leur départ de nos cœurs, ils engendrent le même effet : folie, désir, obsession, dépendance, sensation de « papillons dans le ventre », lien profond, anxiété, dévotion, souffrance. Existe-t-il une preuve plus convaincante que celle-ci ? Que le SENTIMENT de l’amour et de la passion ne connaît pas de divergences majeures ?
« L’amour-passion » est comme une émotion intense qui mérite d’être ressentie et expérimentée pleinement.
Un jour, en proie à ma pensée réfléchie, je me suis posé cette question : dans quel but a-t-on inventé le mot « passion » ? Était-ce pour immortaliser l’amour et demeurer en quête constante de cette affection ? Peut-être pour se complaire dans l’illusion que l’amour est plus intense, grandiose et infiniment durable que la passion ? Ou encore, est-ce pour fuir cet amour magnifique et douloureux ?
En réalité, mes amis, pourquoi s’attacher à tant de définitions distinctes de ces sentiments en les juxtaposant dans le contexte temporel de leurs évolutions ? Car, en vérité, nous ne vivons pas dans l’ère de l’amour, de la passion ou de « l’amour-passion »… Nous vivons dans l’ère de nos émotions !
Je vais maintenant réunir mon audace pour remettre en question des scientifiques et leurs explications précises sur l’amour et la passion.
Permettez-moi de vous poser cette question, chers amis : en ce moment, que ressentez-vous pour votre partenaire, de l’amour ou de la passion ?
Je suis sûr qu’ils ne tarderaient pas à répondre, n’est-ce pas ? Cependant, que pourrions-nous dire à propos d’un couple qui a eu peu de temps ensemble et qui, pour diverses raisons, n’a pas réussi à construire une union plus durable ? Pourtant, ils ont inscrit dans leur cœur et dans leur âme tout ce qu’ils éprouvaient. Était-ce de l’amour ou une engouement passager ? Et qu’en est-il d’un couple avec une histoire longue et belle, parsemée d’années vécues ensemble, mais qui se voit soudain confronté à la fin ? Est-ce la fin de l’amour ou de la passion ?
Nous ne pouvons pas être certains, car ces sentiments échappent à toute explication précise.
Ce que nous savons, c’est qu’ils prennent possession de notre cœur sans prévenir, nous laissant simplement ressentir. Ils prennent le temps de s’installer en nous, et nous les accueillons comme si nous étions leurs hôtes les plus chaleureux. Et si un jour ils décident de partir, nous ne les retenons pas de force, car nous comprenons que leur départ est venu. Nous libérons alors notre cœur pour accueillir de nouvelles passions ou de nouveaux amours ? Non ! Nous le libérons pour de nouvelles vagues de sensations !
Éloignons de moi toute idée de déclarer, en tant que romantique invétéré, que « l’amour-passion » est une illusion d’envergure. Ce magnifique sentiment perdure, mais sa vérité réside dans le ressenti, non dans l’explication. Car, en réalité, il est au-delà de la compréhension !
Considérons ainsi « l’amour-passion » comme une émotion intense qui doit être éprouvée et vécue. Laissons de côté les multiples interprétations et les histoires mélancoliques qui ont traversé des histoires marquées par un intense « amour-passion », car chaque émotion est unique en son genre ! Et pourtant, cela demeure toujours une émotion !
Donc, saisissons ces émotions qui entrent dans nos vies sans craindre qu’elles mettent en péril nos cœurs.
Apprenons que les émotions peuvent disparaître un jour ou demeurer pour toujours ; il convient donc de ne pas les redouter, mais de les vivre pleinement !
Un dernier conseil, peut-être ? Il vaut mieux endurer la souffrance d’une émotion vécue que de ne jamais connaître une grande émotion !
Ainsi, nos coeurs emporteront dans leur mémoire la plus incroyable et la plus heureuse des émotions de leur existence. Peu importe la durée, peu importe la douleur de la fin !