Clément Artois
Croyez-vous qu’il soit trop tard ?
Ayant moi-même effectué une transition de carrière à l’âge d’environ 30 ans, j’entends souvent cette question : penses-tu qu’il soit trop tard pour que je découvre ma vocation et recommence à zéro ?
Mais trop tard pour quoi, au juste ?
Pendant mes études en pédagogie, j’avais un professeur remarquable de plus de 70 ans. Il avait obtenu son diplôme en pédagogie à l’âge de 50 ans, après avoir fréquenté divers collèges (suivant certains cours et en ignorant d’autres), et il rayonnait de bonheur dans sa nouvelle carrière.
De mon côté, j’ai abandonné mes études en journalisme à quatre reprises avant de finalement obtenir mon diplôme. Entre-temps, j’ai étudié la pédagogie et les relations publiques, obtenu un diplôme en art dramatique et sérieusement envisagé une carrière en psychologie. Une fois diplômé, j’ai rejoint le monde de l’entreprise, travaillant pour une entreprise réputée.
Le salaire était attractif, avec congés payés, primes de Noël, et avantages divers, tout ce qui peut nous retenir au même endroit pendant de nombreuses années. Cependant, j’ai choisi de partir. Malgré mes craintes, j’ai démissionné pour me lancer dans une toute nouvelle carrière.
Je suis retourné sur les bancs de l’école, suivant des dizaines de cours et de formations en coaching. Et le défi continue. Entre examens, devoirs et formations continues, j’apprécie chaque étape !
Alors, est-il trop tard ? La réponse se trouve dans votre passion, votre détermination et votre désir d’apprendre et de grandir, quel que soit votre âge.
Je compte parmi mes amis et mes proches des gens qui ont quitté des emplois bien rémunérés pour repartir à zéro. J’ai des collègues qui ont abandonné leur carrière de cadre dans le monde de l’entreprise à la recherche d’une vie plus simple et minimaliste.
Des médecins ou infirmiers qui ont choisi d’ouvrir des fleuristeries ou de devenir maraîchers. Des avocats qui ont embrassé les rôles de coachs ou de psychologues. Des ingénieurs qui sont devenus mentors dans le domaine du développement personnel. Des individus ayant obtenu des diplômes de maîtrise et de doctorat ont laissé derrière eux des carrières perçues comme prometteuses et réussies par la société, pour se lancer dans des activités qui leur apportaient une véritable joie.
Des personnes dans la trentaine, la quarantaine et la cinquantaine ont choisi de retourner à l’école, de décrocher d’autres diplômes et d’explorer de nouvelles manières de vivre, d’exister et de travailler. Une amie très proche, après avoir obtenu des diplômes en droit et en lettres et enseigné pendant des années en tant que professeur d’université, a finalement décidé de réaliser son rêve de devenir médecin. Et la voilà, heureuse comme jamais, se lançant dans l’étude de la médecine alors qu’elle approche la quarantaine.
Alors est-ce vraiment trop tard ? Trop tard pour quoi exactement ?
- Pour poursuivre vos rêves ?
- Pour vivre une existence plus chargée de sens et de but ?
- Pour faire ce que vous aimez ?
Beaucoup de voix vous diront que prendre des risques relève de la folie. Mais avez-vous déjà réfléchi si ces personnes qui vous qualifient de fou sont véritablement épanouies dans leur situation actuelle, en accomplissant ce qu’elles font ? Ont-elles trouvé un équilibre émotionnel et une véritable joie de vivre ? Cherchent-elles constamment à vivre l’instant présent et à accorder de l’importance à ce qui compte réellement ?
Mon expérience personnelle et ma vie professionnelle m’ont fait réaliser qu’il peut être bien plus insensé de demeurer immobile dans quelque chose où l’on se sent malheureux, lorsque cela n’a plus de signification, lorsque le sens vous échappe.
Est-ce que la planification est nécessaire ?
Oui. Est-ce que je recommande à tout le monde d’arrêter ou d’abandonner sans avoir un plan de transition cohérent ? Non. Est-ce que ces choses se passent instantanément ? Ni l’un ni l’autre.
Si le succès et le bonheur sont associés à l’argent, au statut, au pouvoir, aux titres, etc. (et si vous vous sentez véritablement motivé, engagé et épanoui en poursuivant tout cela), alors allez-y. C’est le bon chemin. Suivez-le sans hésitation pour atteindre le bonheur.
Cependant, si malgré tout cela, vous vous trouvez dans l’insatisfaction, vidé, stressé et dépourvu de sens dans votre vie, ne négligez pas les sentiments de votre cœur.
Si vous aspirez sincèrement à commencer à vivre pleinement, il est temps de ne plus reporter et de vous éveiller véritablement. Car des opportunités infinies s’offrent à nous.
Plutôt que de penser qu’il est trop tard, commencez à explorer comment concrétiser vos rêves et prenez les mesures nécessaires pour apporter du changement.
Comment pourriez-vous dire qu’il est trop tard pour être heureux ? Depuis quand vous êtes-vous condamné à la tristesse ?
Il est toujours possible de changer. Il est toujours temps d’adopter une nouvelle approche, de faire des choix différents, de vivre d’une manière différente.
La vie est éphémère. Un battement d’ailes. Le vrai « trop tard » serait de ne jamais agir.
Alors, commençons ?
